Dans le cadre du marathon des trois pays du lac de Constance, Armin Flückiger a été à la hauteur de son rôle de favori et, pour la première fois, il a remporté le titre de champion de Suisse en marathon. Avec un temps de 02:22:44, ce spécialiste du commerce de détail a établi un nouveau record personnel, et son prochain objectif est d’atteindre la limite pour les championnats d'Europe (02:19:00).

Il y a deux bonnes semaines, tu as décroché le titre de manière impressionnante. Comme as-tu vécu «ta» journée? Peux-tu partager avec nous ta course et tes émotions vues de l’intérieur?

Après avoir peu dormi durant la nuit, ma journée a démarré au ralenti, mais après le petit-déjeuner et au plus tard lors des dernières préparations pour la course, j’ai senti la nervosité monter. Pendant la mise en jambes, je ne me sentais pas très bien et j’avais l’impression que mes jambes n’étaient pas encore prêtes, mais que mon pouls avait déjà atteint un rythme de compétition, ce qui m’arrive souvent avant un marathon. J’étais donc d’autant plus soulagé d’entendre le signal du départ et de pouvoir enfin me lancer. 

J’ai démarré avec une bonne concentration, mais à une vitesse un peu plus élevée que prévu, et j’ai parcouru les 8 premiers kilomètres avec les deux Nord-Africains favoris. Ensuite, je les ai laissé se détacher un peu, étant désormais livré à moi-même. Après 70:13 min., j’ai passé la marque du semi-marathon avec env. une minute de retard sur le duo de tête. Malgré un retard intermédiaire d’env. 1.40 min, sous la chaleur et avec un vent de face croissant, j’ai pu rattraper un peu de temps sur le dernier tiers du parcours et me rapprocher à nouveau des deux Africains, qui ne couraient désormais plus ensemble. Au kilomètre 31,5, j’ai doublé Ahmed El-Jaddar, alors deuxième et vainqueur de l’an dernier, et au kilomètre 39,0, j’ai pris la tête en dépassant Isaac Kosgei. Finalement, c’est avec 1.16 min d’avance que j’ai atteint la ligne d’arrivée avec autant de bonheur que de surprise! Je garde un excellent souvenir des nombreuses interviews et photos ainsi que de la superbe cérémonie de remise de prix avec mon collègue Chrigi Gmür, qui a terminé 3e du championnat suisse lors de son premier marathon, et de la deuxième médaille d'or que j'ai remportée avec mes partenaires d’entraînement du TV Oerlikon.

Tu n’as cessé de t’améliorer au cours des dernières années. Quelles sont à tes yeux les trois clés de ton succès?

1. Pour moi, la santé est un point essentiel pour progresser à long terme à l’entraînement et ne pas subir de revers.
2. La motivation pour l’entraînement et les compétitions. J’ai une motivation intrinsèque qui me pousse à vouloir m’améliorer et à me préparer pour la compétition que je vise. C’est ce qui me fait avancer et me procure du plaisir.
3. L’entourage qui me permet de pratiquer mon sport et me soutient. En premier lieu ma conjointe, puis mon employeur, mon club, mes sponsors, sans oublier mes partenaires d’entraînement. 

Tu travailles à 100% et dois constamment faire le grand écart entre entraînement et récupération. Comment organises-tu ton quotidien sportif et professionnel pour arriver à gérer les deux à la fois? Et quels sont tes trois principaux conseils pour aider les coureurs amateurs qui travaillent en même temps à trouver un bon équilibre?

Mon employeur est plutôt flexible sur le plan des horaires de travail et, deux fois par semaine, il me permet de venir plus tard, pour effectuer un entraînement le matin, avant d’aller travailler. Sinon, je m’entraîne le soir après le travail. C’est pour moi une bonne compensation après une journée de travail, et cela me permet de bien lâcher prise. Afin de ne pas négliger la récupération, je m’accorde régulièrement des massages. Des exercices de Blackroll, des étirements, des séances de sauna et suffisamment de sommeil me permettent également de récupérer plus vite. 

Je recommande aux coureurs amateurs exerçant une activité professionnelle de bien s’organiser et de réserver un créneau fixe à leur entraînement. Une autre méthode pratique est de suivre un programme d'entraînement fixe. 

Il est important de sectionner chaque compétition pour arriver jusqu'au bout. Comment procèdes-tu? Quelles sont tes recommandations pour les coureuses et coureurs souhaitant encore participer à un marathon cet automne?  

Il est important de se fixer un objectif réaliste, de connaître le rythme à tenir durant la compétition et de le pratiquer lors d’entraînements fractionnés. Pour le déterminer, je pratique un test d’effort avec analyse du lactate chez Medbase Winterthur. Les résultats sont examinés par des spécialistes expérimentés, dont mon entraîneur Oliver Rubén, puis nous en discutons et adaptons les entraînements en conséquence.

Selon la topographie, la distance à parcourir, la sévérité de la concurrence et ma forme, je répartis mes forces différemment pendant la course. 

Aux coureurs qui souhaitent encore réaliser un marathon cet automne, je recommande premièrement de pratiquer un entraînement diversifié, deuxièmement de prévoir des courses de longue durée, troisièmement de participer si possible à une compétition test et quatrièmement de réduire nettement l’entraînement durant le cycle de tapering (les 2 dernières semaines avant le marathon).

As-tu un secret que tu pourrais nous dévoiler?

Je n’ai pas de secret à vous dévoiler. Mais peut-être que les produits Winfore vous seront aussi bénéfiques qu’à moi à l’entraînement ou lors du marathon.

Foto: ZVG