Interview avec Bernhard Eggenschwiler
C’est grâce à une poursuite impressionnante que l’athlète de 30 ans s’est adjugé la victoire des derniers 100km de Bienne et est ainsi devenu champion de Suisse. Le résultat du coureur de Büsserach est d’autant plus remarquable qu’il était près de l’abandon après seulement 6 kilomètres.
Cette distance m’impose également beaucoup de respect. Toutefois, les 100km peuvent être divisés en plusieurs segments. Je me concentre alors sur une seule section à la fois, et une fois qu’elle est derrière moi, je me motive pour la suivante, qui possède ses propres caractéristiques. Ainsi l’arrivée se rapproche un peu plus à chaque étape.
Cette distance m’impose également beaucoup de respect. Toutefois, les 100km peuvent être divisés en plusieurs segments. Je me concentre alors sur une seule section à la fois, et une fois qu’elle est derrière moi, je me motive pour la suivante, qui possède ses propres caractéristiques. Ainsi l’arrivée se rapproche un peu plus à chaque étape.
La structure de l’entraînement est comparable à celle d’un marathon avec toutefois des longues sessions plus fréquentes et plus longues. L’accumulation de ces longues sessions durant 2 à 3 jours, souvent le weekend, contribuent grandement à l’endurance. De plus, j’essaie d’augmenter le tempo sur la fin de la session pour me donner plus d’impulsion. La récupération doit être planifiée de manière analogue. Après trois jours d’entraînement, le corps a besoin de 2 à 3 jours pour récupérer. Cette dernière peut être accélérée en faisant du vélo spinning ou une petite marche. Ce principe est également valable pour la tête, qui a aussi besoin de repos après des session d’entraînement pouvant durer 5 heures.
Durant ta préparation pour les 100 kilomètres, tu as couru un marathon et une course « ultra » sur 50km. Quelles sont tes recommandations d’entraînement et de préparation pour ceux qui souhaitent une fois dans leur vie participer aux 100km de Bienne ou à une course similaire ?
- Il est important d’élaborer une planification sur une longue période. Pour les 100km de Bienne, je prépare un plan directeur sur au moins 6 mois en collaboration avec Mega-Joule.ch. Je réserve les dates importantes et je m’inscris déjà, si nécessaire, à certains événements. Il ne faut pas uniquement penser aux dates des compétitions mais également planifier par exemple les massages, les vacances, les camps d’entraînement, etc.
- Il faut toujours se rapprocher de la distance que l’on vise. On peut ainsi par exemple commencer par un semi-marathon, puis courir un marathon pour finir par les 100km.
- Les longues sessions d’entraînement contribuent à la résistance mentale. Si elles peuvent de plus être effectuées avec plaisir, le temps et la distance passeront plus vite.
En tant que coureur « ultra », tu collectionnes les kilomètres de course. A côté de cela, tu travailles à 100% comme expert-comptable. Peux-tu nous donner un aperçu de l’année écoulée ?
En 2015, j’ai couru un peu plus de 5000km et fais près de 900km sur le vélo. Les sessions de musculation hebdomadaires étaient toujours calquées sur mon poids. J’ai investi beaucoup de jours à la récupération. Toutes les 2 à 3 semaines, j’ai fait des bains salés et une fois par mois des massages. Tous mes jours de vacances ont été investis dans mon entraînement.
Un ancien vainqueur olympique de marathon a dit qu’on avait beaucoup de temps pour réfléchir durant un marathon. Ce doit être encore plus extrême pour une course « ultra ». Qu’est-ce qui se passe dans ta tête durant une course ? Comment réagis-tu aux pensées négatives ?
J’essaie toujours d’apprécier les compétitions. Je regarde le verre comme à moitié plein plutôt qu’à moitié vide. Celui qui segmente bien sa course, pourra profiter de la deuxième partie de celle-ci. Les pensées négatives font partie de la compétition. Elles viennent tôt ou tard chez chaque coureur. Plus on les accepte, plus on arrive à passer par-dessus.
Je l’admets, en tant qu’homme de chiffres, j’analyse continuellement la course, et mes pensées sont parfois tiraillées à gauche à droite (ai-je de l’avance, où est la concurrence, quel est mon tempo, etc.). Dans ces situations, il est préférable de tout ignorer, d’aller de l’avant et de ne pas perdre de force dans ces pensées ; elles ne changent jamais le cours des choses.
Foto: ZVG
Nous remercions Bernhard Eggenschwiler pour ses réponses intéressantes.
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