Interview avec Christian Kreienbühl
Foto: zvg
L'automne dernier, la carrière réussie de Christian Kreienbühl, 39 ans, a pris fin. A cause de Corona, un peu plus calme qu'il ne le méritait, car le Zurichois a participé aux Jeux olympiques, à des championnats du monde et a remporté deux fois une médaille par équipe lors de ses trois départs consécutifs au championnat d'Europe.
Le sport est une école de la vie. Qu’emportes-tu pour la suite de ton parcours?
J'emporte avant tout un énorme sentiment de gratitude, ainsi que des souvenirs indélébiles - et suffisamment de matériel pour tenir jusqu’à la fin de mes jours...
Ce qui restera aussi à long terme, ce sont les valeurs et les traits de caractère qui font ma personnalité. Par exemple la persévérance, l'habitude de se fixer des objectifs et de les atteindre (ou de les manquer) entouré d’une équipe, l'autonomie et la responsabilité personnelle, la capacité à gérer le stress, la nervosité, les défaites, les revers, mais aussi les «grandes réussites» personnelles.
Et enfin, grâce au sport, je me suis fait des amis pour la vie et j'ai rencontré ma femme, ce qui nous ramène à la gratitude.
Avec SHARE YOUR RUN, tu as, en plus de ton travail de Product Owner et de ton rôle de père de famille, trouvé un nouveau challenge pour lequel tu t’engages corps et âme. Peux-tu nous en dire plus sur ce projet qui te tient tant à cœur?
Oui, après avoir mis fin à ma carrière active, j'ai soudainement eu besoin de beaucoup moins de sommeil. Il me restait donc beaucoup de temps et d'énergie pour mettre en œuvre une idée: une place de marché dédiée aux expériences de course à pied. Un Airbnb pour courir.
Lors de vos voyages (même en Suisse!), n'avez-vous jamais souhaité qu’une personne «d’ici» vous montre les meilleurs itinéraires de course à pied sur place? Où qu’elle vous dévoile des secrets d’initiés pour faire vraiment connaissance des gens et du pays d’ici? Sur notre plateforme www.shareyourrun.com, chacun peut réserver une telle course en quelques clics et vivre ensuite une expérience édifiante!
Et ce qu'il y a de vraiment génial avec cette plateforme, c'est que non seulement vous pouvez réserver une course, mais vous pouvez aussi proposer vous-même un parcours et gagner un peu d'argent de poche. (Chacun fixe son prix.) Pas besoin d'une formation de coach pour montrer à quelqu'un votre itinéraire préféré et lui donner des bons plans sur la région.
Nous autres coureurs sommes tous du même bois. Il n’est donc pas exclu de se lier d’amitié les uns avec les autres!
Qu'aimerais-tu changer dans ta carrière de coureur si tu pouvais remonter dans le temps?
J'essaierais de profiter encore plus de l’instant présent. Il n'est pas toujours évident de prendre conscience des grands moments. Souvent, la page se tourne très rapidement.
Prendre du plaisir est particulièrement difficile lorsque ça ne tourne pas rond. Un coureur blessé a par exemple tendance à en vouloir à tout le monde. L'entraînement alternatif (par exemple l'aqua running ou le cyclisme sur route) est alors une torture - la punition ultime. J'aurais aimé voir plus aussi le bon côté de ces choses à l'époque. Parce qu’en réalité, pouvoir se consacrer au sport est un immense privilège.
Quelles sont les 3 astuces d'entraînement les plus importantes pour les coureurs amateurs?
- La bonne vieille règle des 10%: «N'augmentez jamais votre volume de course hebdomadaire de plus de dix pour cent.» Si vous enfreignez cette règle, vous risquez de vous blesser. Et c'est presque la seule chose dont les coureurs ont peur (à part les chiens).
- Moins, c'est plus. Je pense que les coureurs ambitieux veulent aller trop loin trop vite, et qu’ils ont donc tendance à brûler des étapes.
- Encore un petit conseil pour les compétitions: peut-être que j'exagère un peu, mais jamais dans l'histoire du marathon quelqu’un n'a parcouru la première moitié trop lentement...
Peux-tu nous dévoiler une botte secrète/recette miracle?
Je n’ai jamais fait d’entraînements particulièrement rapides. Mais en compétition, j'ai presque toujours été à la hauteur. Je suis convaincu que c'est lié. Si vous vous épuisez trop pendant vos entraînements au marathon, vous n’aurez plus suffisamment de réserves le jour J.
Merci à Christian Kreienbühl d'avoir répondu à nos questions!
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