Qu’est-il possible de faire sans problème en matière de sport de plein air, et que vaut-il mieux éviter?  Voici les points essentiels à respecter par rapport aux risques liés au Coronavirus.

Les principales mesures de «distanciation sociale» qui sont en vigueur en Suisse depuis quelque temps ont eu de grands effets, et elles continuent d'être tout à fait raisonnables. Et avec un peu de bon sens, il est généralement possible de les appliquer avec cohérence au quotidien.

Mais qu'en est-il des sports d'endurance, pour lesquels les recommandations explicites font défaut, ou se limitent à des suggestions? Il est incontestable que pratiqué seul, le sport est bon pour la santé, sûr, et même recommandé. Aujourd'hui plus que jamais. Dans la nature, le risque d'infection est en effet beaucoup plus faible que dans les espaces intérieurs. Mais comment cela se présente-t-il lorsque vous êtes à deux ou en petit groupe? Faisons le point sur les principaux sports d’endurance:

Jogging

La distance de sécurité de 2 mètres a été définie pour éviter que deux personnes, qui se retrouvent face à face dans la vie quotidienne, ne se contaminent via les gouttelettes en suspension dans l'air que l’on émet en parlant ou en toussant. Lorsque deux personnes debout sont dos à dos, le risque d'infection est déjà nettement plus faible à une distance d'un mètre.

Pour le jogging, différents cas de figure sont possibles:

• Courir côte à côte: une distance d’un mètre et demi est pertinente. Et aussi de ne pas tourner la tête vers sa/son partenaire d’entraînement pendant la conversation.
• Courir l’un(e) derrière l’autre: à pratiquer le plus brièvement possible, ou à une distance appropriée de quelques mètres, afin de ne pas vous retrouver dans l'air expiré par la personne qui vous précède, ou dans le nuage de gouttelettes qu’elle émet.
• Croiser des joggeurs: si vous vous croisez en courant et que vous respectez une distance minimale de deux mètres, vous être en sécurité et pouvez vous adresser un sourire amical comme d'habitude.

Cyclisme

Pour le vélo de course, la situation n'est pas tout à fait claire. D'une part, la règle des 2 mètres est inadaptée car, théoriquement, si vous roulez en drafting, même en respectant une distance de plusieurs mètres, il ne vous faut que quelques fractions de seconde pour vous retrouver dans le nuage de gouttelettes du cycliste qui vous précède. D'autre part, le vent et les turbulences de l'air contribuent à diminuer le risque. Par mesure de sécurité, il est donc judicieux de s'abstenir pour l'instant de pratiquer le drafting (même à deux).

• Vélo de course côte à côte: à vélo, l'air expiré est immédiatement repoussé vers l'arrière par le courant d'air. Ainsi, si vous roulez à la même hauteur en respectant une distance d’au moins un mètre, vous ne prenez quasiment aucun risque.
• VTT: dans la mesure du possible, deux personnes devraient rouler l’une à côté de l’autre en respectant une distance latérale d'au moins un mètre, et parler vers l'avant et non vers le côté.

Parcours de santé

Il peut arriver que le Coronavirus résiste plus ou moins longtemps sur certaines surfaces. Après le passage d’une personne sur le parcours de santé, il est donc possible qu’il soit présent encore un certain temps sur un banc, des anneaux ou une barre. Mais même si, en théorie, une contamination est possible par ce biais, le risque est extrêmement faible. Pour ne pas prendre de risque: portez des gants ou un bandeau pour ne pas avoir à essuyer la sueur avec vos mains (ou, au cas où, utilisez votre t-shirt). Et à la maison, lavez-vous les mains, comme après avoir fait les courses.

Oui à la sécurité, non à l’hystérie

Ce qui vaut dans la vie quotidienne vaut donc aussi, en principe, pour le sport: quiconque respecte la «distanciation sociale», garde ses distances et évite de s’agglutiner en groupes, réduit le risque. Il est inutile de:

• courir ou faire du vélo en portant un masque
• détourner le visage lorsque vous croisez un joggeur en respectant la distance appropriée
• détourner le visage lorsque vous croisez un cycliste en respectant la distance appropriée et risquer une chute

Conclusion: la pratique du sport en plein air présente un risque faible, à condition de respecter certaines règles de conduite. Ou, comme le dit Nicolas Müller, médecin-chef pour les maladies infectieuses à l'hôpital universitaire de Zurich: «Pour le sport, les affirmations absolues sont très difficiles. Mais pour les scénarios et les recommandations ci-dessus, le risque de contamination est minime, voire inexistant. Ce dernier est d'autant plus grand que les personnes sont nombreuses, que le contact est étroit et que l’espace dans lequel elles se trouvent est fermé.»

Vous avez donc le droit de sortir, et ça en vaut la peine! Gardez vos distances, restez en forme et prenez soin de vous!

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