Les cinq «péchés» du coureur amateur

10. juin 2024

Foto: iStock.com/torwai

La course à pied est en vogue dans toutes les catégories d'âge et les médias s’en mêlent. Pourtant, la plupart des sportifs amateurs commettent les mêmes erreurs. L'expert Viktor Röthlin explique lesquelles.

 1.     Un manque de patience

La course à pied est un sport pour les personnes patientes, car il faut du temps pour obtenir des résultats. En tant que débutant, il faut donc serrer les dents lors des premiers entraînements, car au début, on n’avance pas très vite. Les progrès ne se font pas du jour au lendemain, mais ils se font.

La patience est également de mise si l'on court régulièrement et que l'on commence à s'améliorer, car là encore, il ne se produit pas de miracles à court terme. Et plus on devient rapide, plus il est difficile d'améliorer davantage ses temps. Alors qu'au début on pouvait calculer ses progrès en minutes, on finit par les calculer en secondes. D'où la devise la plus importante en course à pied: persévérez encore et toujours, cela en vaut la peine.

2.     Trop peu de pauses

Voici un constat que j'ai fait au fil de toutes ces années et que je trouve vraiment flagrant dans le sport amateur: les coureurs amateurs ne font JAMAIS de pauses. Par pause, je n'entends pas un jour ou deux de repos, mais plutôt une période de deux à trois semaines deux fois par an, pendant laquelle on ne fait pas ou très peu de sport. D'où mon invitation à faire une pause complète deux fois par an pour recharger vos batteries et atteindre de nouveaux sommets.

La courbe de forme est pratiquement plate ou légèrement courbée chez les sportifs amateurs, alors que chez un coureur professionnel, elle est beaucoup plus marquée et comporte des bas et des hauts.

3.     Pas assez d'entraînements complémentaires

La course à pied est un plaisir, mais contrairement à des sports comme la natation qui fait uniquement du bien au corps, elle le sollicite également. Et comme un entraînement complémentaire est moins agréable, beaucoup y renoncent, surtout lorsqu'ils se sentent encore bien.

Le lien entre la fréquence des blessures et l'entraînement complémentaire n'est certes pas scientifiquement prouvé, mais j'affirme que les personnes qui pratiquent régulièrement un entraînement complémentaire sont moins souvent blessées ou, du moins, réduisent le risque de l'être. On devient plus stable, plus résistant et plus polyvalent, ce qui a aussi un effet positif sur les performances. Voici l’ordre de priorité si je devais déterminer quel entraînement complémentaire est le plus important: le tronc avant les pieds, avant les jambes. De nombreux coureurs amateurs connaissent aujourd'hui l'importance de leur tronc, mais peu d'entre eux entraînent leurs pieds de manière ciblée.

4.     Un manque de récupération

La récupération et la planification de celle-ci sont extrêmement importantes pour les sportifs professionnels, alors qu’elle est souvent mise de côté chez les coureurs amateurs lorsqu'ils deviennent plus ambitieux. Ils augmentent leurs entraînements pour atteindre un objectif, en plus de leur travail et de leur vie quotidienne, mais doivent ensuite faire l'impasse sur la récupération et n'ont plus le temps de s'y consacrer.

Ma règle de base est la suivante: la moitié du temps d'entraînement devrait être consacrée à la récupération. Les personnes qui s'entraînent huit heures par semaine devraient donc consacrer quatre heures à la récupération, avec des pratiques comme le sauna, le massage, le rouleau de fascia ou tout simplement en ne faisant rien. Et qui dit augmentation du volume d'entraînement dit aussi augmentation du temps de récupération.

5.     Trop peu de chaussures différentes

La course à pied est un sport répétitif pour le corps, il ne faut donc pas aggraver cette monotonie en portant toujours la même paire de chaussures. D'où mon conseil: ne vous contentez pas d'une seule paire, mais portez plusieurs chaussures de course différentes. Je ne dis pas cela pour vendre des chaussures, mais parce que je vois avec quel genre de baskets les gens viennent parfois au magasin.

On peut s'amuser avec plusieurs paires de chaussures différentes. Portez tantôt une chaussure avec un amorti dur, tantôt une chaussure avec un amorti plus souple, ou encore une chaussure plate ou à semelle rocker. Ainsi, le corps est sollicité de manière nettement plus variée. J'ai pu constater que les coureurs qui s'entraînent avec plusieurs chaussures différentes sont moins souvent blessés.