Sans fer, c'est l'enfer
Un état de fatigue générale, d’épuisement et d’apathie peut être le signe d’une carence en fer. Les femmes pratiquant le sport d’endurance sont particulièrement touchées.
Le corps a besoin de fer, il est lié aux globules rouges et responsable du transport de l’oxygène. L’organisme en contient 2 à 4 grammes. Il est question de carence en fer lorsque le niveau de ferritine, une protéine spéciale présente dans le sang qui assure le transport du fer, est inférieur à 15 (jusqu’à 33) ?g/l.
Les signes révélateurs d’une carence en fer sont en particulier un état de fatigue générale, d’épuisement et d’apathie, des maux de tête, des troubles du sommeil, des troubles anxieux, voire dépressifs. Selon certaines estimations, au moins 10% des femmes âgées de 20 à 49 ans, et environ 2 à 4% des hommes, souffriraient d’une carence en fer.
Elle affecte les femmes beaucoup plus souvent que les hommes, en raison du sang qu’elles perdent pendant la menstruation et de leur plus faible consommation de viande, réputée être une source de fer. Par ailleurs, les coureuses d’endurance perdent également un peu de sang par voie urinaire, et l’on suppose qu’à chaque foulée, des globules rouges sont écrasés dans les plantes des pieds, et que le fer ainsi libéré est perdu. Chez les hommes, une carence en fer s’explique généralement par de petits saignements inoffensifs au niveau de l’appareil gastro-intestinal.
Trois solutions pour augmenter le taux de fer
Trois possibilités permettent de combler une carence en fer:
- via l’alimentation
- via des comprimés
- via des injections ou perfusions.
Le plus indiqué est de lutter d’abord contre une carence en fer en optimisant son alimentation; ce qui constitue également le meilleur moyen de la prévenir. Il est important de veiller à une alimentation équilibrée comprenant suffisamment d’aliments riches en fer tels que les légumineuses, les germes de blé, les graines de sésame et la viande, etc. De plus, les vitamines A et C ainsi que les caroténoïdes, par exemple sous forme d’un verre de jus d’orange, favorisent l'absorption du fer par les intestins.
En revanche, les produits laitiers, le café, le thé noir, le soja, les phosphates contenus dans le cola et l’acide oxalique des épinards inhibent l'absorption du fer par les intestins. Si la carence en fer s’explique uniquement par un déséquilibre nutritionnel, un changement de régime alimentaire peut être suffisant pour y remédier.
Méthode la plus courante: les comprimés
Si les symptômes, tels que la fatigue, sont majeurs et qu’ils ne disparaissent pas malgré une alimentation saine, un traitement par voie orale ou intraveineuse peut être indiqué, sous forme de comprimés, de perfusions ou d’injections.
Renflouer les réserves de fer par le biais de comprimés est la méthode la plus ancienne des deux, et demeure la solution la plus courante. Par rapport aux injections ou perfusions, les comprimés de fer sont peu onéreux. Cependant, environ 20% des patient(e)s sont sujets à des effets secondaires tels que diarrhées, constipation et éructations, ce qui en limite l’usage. Mais avant tout, il faut du temps jusqu’à ce qu’un effet positif ne se fasse ressentir, en général après trois mois.
Pour les perfusions, l’effet est généralement beaucoup plus rapide, mais il s’estompe à nouveau après un certain temps. Le fait que les effets soient plus rapides dans le cas d’une administration par voie intraveineuse est particulièrement important pour les sportifs de haut niveau. Toutefois, dans la mesure du possible, il faudrait éviter d’avoir recours à une thérapie à long terme par perfusion, et plutôt chercher à connaître la cause de la baisse récurrente du taux de fer. En tout état de cause, il est absolument nécessaire d’exclure toute maladie somatique ou psychique. Par exemple, un état d’épuisement causé par une dépression ne peut en aucun cas être soigné par un apport en fer.
Avec un peu d’expérience, les coureuses et autres sportives d’endurance savent quand leur taux de fer est bas. Un apport adapté fait alors souvent des merveilles et stimule la vitalité.
Que faire en cas de carence en fer?
Priorité à la détermination de l’origine
Signes: état de fatigue générale, d’épuisement et d’apathie, maux de tête, troubles du sommeil, troubles anxieux, voire dépressifs
Diagnostic: bilan sanguin sur prescription du gynécologue, médecin du sport ou de famille, avec en particulier la ferritine, la CRP et l’ALAT, l'hémoglobine, la vitamine B12 et l’acide folique
Déterminer l’origine: s’adresser au spécialiste compétent pour déterminer la cause de menstruations abondantes chez les femmes. L’appareil gastro-intestinal présente-t-il des saignements causés par des ulcères d'estomac, hémorroïdes, bactéries ou parasites?
En cas de carence en fer: optimiser son alimentation, administration de comprimés ou injections/perfusions.
En cas de baisse récurrente du taux de fer malgré les comprimés et/ou perfusions: faire des analyses pour localiser les éventuelles pertes de sang. Conserver le régime alimentaire optimisé et, après la perfusion, poursuivre l’apport régulier en fer sous forme de comprimés. Si, malgré cela, le taux de fer rechute à chaque fois, il peut être indiqué d’avoir recours régulièrement à des perfusions.
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